Un grande question à laquelle beaucoup d’entre vous sont confrontés actuellement. Partagés entre semer le plus tôt possible pour maximiser le potentiel de développement des couverts ou attendre une pluie pour sécuriser la levée. Voici quelques éléments pour y voir plus clair en fonction de vos situations :
Tout d’abord, il faut savoir que l’énergie solaire qui frappe le sol, et donc la photosynthèse potentielle est beaucoup plus importante en aout que les autres mois de l’année. Il faut environ un 1.5 jours de septembre et 2.5 jours d’octobre pour avoir la même énergie que 1 jour d’aout (Source IRM). En d’autres termes : un couvert semé fin aout aura un potentiel de développement 2x plus faible qu’un couvert semé début aout.
Ce potentiel est bien entendu lié aux conditions de semis et surtout l’humidité du sol et la pluviométrie. Après la moisson, l’humidité du sol chute rapidement. L’idéal est de semer au plus proche de la moisson, idéalement dans un délai de 24h à 48h.
Ce dessèchement du sol est accentué par les travaux de sols, qui cassent la capillarité et vide le sol de son humidité sur la profondeur de travail. Si la parcelle est dans un mauvais état structural, un décompactage sera toutefois peut-être nécessaire. Celui-ci pourra se faire idéalement avec des dents étroites pour limiter la perturbation du sol et sera suivi par un roulage afin de refermer la terre et conserver l’eau du sol. Un déchaumage léger (4-5cm) peut quant à lui être bénéfique, en cassant le capillarité et limitant l’évaporation de l’eau su sol. Il permettra également de démarrer la dégradation des chaumes.
Nous vous conseillons donc de semer dès que possible, surtout si une pluie est prévue dans les prochains jours. Les semis après la pluie donnent souvent des résultats plus aléatoires. Attention de ne pas trop affiner le sol pour limiter la formation d’une croute. En limons battants, si le sol est travaillé, un semis juste après la pluie est à privilégier.
Le choix des espèces va aussi être important pour assurer la réussite des couverts. Certaines espèces sont plus résistantes au sec que d’autres : Les seigle, radis, moutarde, sarrasin ont besoin de moins d’humidité que l’avoine, le ray-grass ou la phacélie pour lever. Les grosses graines (féveroles, vesces, tournesol) germeront moins vite que les plus petites mais résisteront mieux au sec par la suite. Dans tous les cas, nous vous conseillons de semer profond (>3-4cm) pour placer les graines au plus près de la fraicheur et pour limiter les risques de levée/dessèchement, que pourraient provoquer une petite pluie de 2-3mm sur une graine semée superficiellement. Le tableau ci-dessous vous aidera également à faire vos choix en fonctions des techniques de semis envisagées.
Dans le cas où vous choisissez de semer en direct, les effluents d’élevage pourront toujours être épandu sur le couvert en place, durant une période moins chaude (début septembre). Si le couvert est composé majoritairement de graminées, il est même possible de décompacter dans un couvert en place, lorsque le sol est moins sec.

PERSPECTIVES AGRICOLES N°412 - Juin 2014