Colza associé 2016

Avant propos

Lors de la saison 2015-2016, Greenotec a implanté 2 essais, 1 essai à répétition et 1 essai en bandes sur les terres d'agriculteurs membres de l'ASBL.

En dernier point, les résultats synthéthiques des essais colza associé de 2012 à 2016 sont présentés.

Plate forme de Châtelet

La plate de forme de Châtelet comprend 6 modalités mises en place avec 4 répétitions. Le choix des plantes compagnes a été fait selon les résultats des essais mis en place les années précédentes. Chaque répétion à été désherbée sur la moitié de sa longueur afin d’évaluer l’impact d’un désherbage d’automne.

Cette année, les conditions climatiques ont fait que le désherbage à ‘trop’ bien fonctionné, si bien qu’il ne reste pratiquement pas de couverts associés dans les parties désherbées.

Itinéraire technique

Dispositif expérimentale

Dsfdf

Mesures réalisées

Nous remarquons que le colza associé à ce mélange a produit 0,22T/ha de moins que le témoin colza pur. Pourtant, la biomasse totale colza + couverts est supérieure au témoin colza pur. D’où l’intérêt de comparer des biomasses globales. Nous verrons plus tard la corrélation de la biomasse totale sur le rendement.
 

Même avec une faible production de plantes compagnes, seul le mélange TA.+L.+G. est inférieur au  témoin colza pur.

Les deux premiers mélanges avoisinent une tonne de biomasse sèche par hectare, soit 0,08 et 0,07T de matière sèche supplémentaire par rapport au témoin colza pur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La moyenne générale est favorable aux modalités désherbées avec 39,43qx/ha. La moyenne des modalités désherbées atteint 39.32qx/ha. La différence est minime et ne comble pas le coût d’un désherbage.

Longues bandes Villers l'Evêque

L'essai est constitué de 3 longues bandes. Une modalité sans couverts qui servira de témoin et une seconde modalité avec couverts. Dans cette seconde modalité, un tiers environ a été désherbé à l’automne avec du Butisan Gold, l’autre partie n’a pas été désherbée.

Itinéraire technique

Illustrations

Mesures réalisées

La production de biomasse est supérieure à 1,5T/ha pour le témoin colza pur et le mélange lentille trèfle d’Alexandrie non désherbé. Ceci est donc très intéressant en terme de couverture de sol.

Etonnement, c’est la modalité sans plante associée qui produit le plus de biomasse globale. Ceci s’explique par une faible production de biomasse du couvert.

 

Nous pouvons remarquer qu’il y a plus d’azote dans le sol dans la partie colza associé que dans la partie témoin colza pur. La différence entre le témoin et le colza associé est plus marquée dans le premier horizon que dans le dernier.

La différence est faible, car les plantes compagnes se sont décomposées tard dans la saison. Lors des prélèvements, la majorité était en phase de décomposition. Le relarguage de l’azote avait donc commencé mais était loin d’être fini. Nous pouvons facilement justifier ceci. En effet, l’agriculteur avait déjà réalisé une analyse de l’azote nitrique présent dans son sol au début du mois de février.

Analyse des résultats des essais mis en place par l’ASBL Greenotec depuis l’année 2012

Greenotec travaille sur la thématique des colzas associés depuis maintenant 5 ans et possède de nombreux résultats de recherches.

 

L’essai en plein champ est plus que concluant car la modalité colza associé obtient un rendement supérieur de 7,6% au témoin colza pur.

Aucune mesure n’a été effectuée dans la modalité colza associé désherbée.

L’agriculteur fait une moyenne de 49 quintaux sur l’ensemble de sa parcelle. Nous pouvons donc conclure que la partie colza associé désherbée produit moins que la partie non désherbée. Ce qui est logique vu que la majorité des plantes compagnes n’ont pas survécu à l’herbicide automnal.

Les moyennes des années sont différentes. Ainsi en 2016, c’est la féverole qui produit une très grande biomasse et augmente considérablement la moyenne. Sans cette féverole, la moyenne passerait de 0,61T de matière sèche à 0,252T par hectare, soit l’année de production de biomasse la plus faible depuis 2012. L’association trèfle d’Alexandrie + lentille, que nous retrouvions à la dernière place précédemment, est parfaitement dans la moyenne de l’année avec 0.257T par hectare.

Cette faible production s’explique par une fin d’année 2016 assez spéciale. Avec un mois de septembre considéré comme le mois de septembre le plus froid depuis 2001. Suivi sèche au mois d’octobre chaud en début et fin de décade, mais froid en milieu de mois. Novembre fut particulièrement doux et décembre à battu des records de chaleur (Météo Belgique). Ceci est une des explications à une faible production de biomasse en 2016.

La majorité des plantes associées au colza favorise la production d’une biomasse globale supérieure à celle d’un colza pur, c’est le but recherché dans cette technique. Plus la biomasse au sol est dense, plus une concurrence naturelle se fait vis-à-vis des adventices !

Comme nous l’avions développé dans la bibliographie de ce travail, une biomasse totale (colza et couvert) d’au moins 1,5T par hectare est idéale afin de concurrencer les adventices.

Toutes les associations des plantes compagnes ou mélanges testés montrent un rendement plus élevé par rapport au témoin sauf la modalité sarrasin + trèfle d’Alexandrie qui produit sensiblement la même chose que le témoin colza pur.

Nous remarquons immédiatement que 8 mélanges obtiennent une marge positive par rapport au témoin colza pur. Seul trois mélanges sont en déficit par rapport au témoin. Dans ces 3 mélanges, nous retrouvons le fenugrec, le sarrasin et le mélange sarrasin + trèfle d’Alexandrie.

Le mélange sarrasin-trèfle d’Alexandrie est déficitaire alors qu’il  été implanté 4 années de suite. Ceci est étonnant car au vu des résultats précédemment exposés, ce mélange était souvent dans le milieu du classement des rendements. Une explication est que le sarrasin coute très cher (près de 140€ l’hectare). Les rendements sont certes améliorés par rapport au témoin mais ne sont pas suffisant pour combler ce surcoût. Il est donc logique de retrouver le sarrasin seul et le mélange sarrasin / trèfle d’Alexandrie en bas de classement.

Le fenugrec quant à lui est bien moins cher (86€/ha) mais une nouvelle fois, l’augmentation de rendement n’est pas suffisante pour rentabiliser le coût d’achat des semences.

Le témoin colza pur surfertilisé avec 30 unités d’azote supplémentaires, implanté uniquement en 2015, tire son épingle du jeu car produit plus que la moyenne, même si il y a un surcout donné par l’azote supplémentaire.

Pour finir cette analyse, nous retrouvons dans le haut du classement, des mélanges à base de lentille, qu’elles soient utilisées en pur ou en mélanges, ces associations sont nettement au dessus du témoin.

Le mélange de chez Sem-Partners, composé de gesse, fenugrec, lentille et vesce de printemps est largement au dessus des autres. Ceci s’explique par une implantation uniquement lors de l’année 2013, où de forts rendements furent observés.

Conclusion

Après 5 années d’essais menées par Greenotec, nous pouvons arriver à la conclusion suivante. La technique des colzas associés apporte une augmentation de rendements par rapport à un colza seul. Si les essais menés en micro-parcelles permettent de faire évoluer la technique, les essais en plein champs confirment également l’augmentation des rendements à l’échelle d’une exploitation agricole. Cette augmentation de rendements de 3 à 9% par rapport à un colza seul est intéressante sur le plan financier, et couvre largement l’achat des semences des plantes compagnes. Un gain de 86€ par hectare a été observé dans certains cas. Vu le contexte économique difficile à l’heure actuelle, ce gain est loin d’être dérisoire.

Notons que la production de colza n’est pas régulière d’année en année. Nous avons réussi à mettre cela en évidence grâce à la combinaison de plusieurs années de recherches. L’effet année, comme nous l’avons appelé, est important. Chaque année, nous observons de meilleurs résultats grâce à la technique des colzas associés.

Si nous évoquions précédemment le gain financier attrayant pour l’agriculteur, la culture du colza d’hiver associé demande et impose de la rigueur lors de l’implantation. Le choix des espèces à implanter doit être réfléchi. Une culture associée peut être non rentable si elle est mal conduite. Le choix de la parcelle est primordial, car cette culture ne peut être implantée sur une terre présentant des problèmes de salissement. Cette technique a pour objectif de ne pas réaliser de traitement anti-dicotylédones à l’automne. Nous avons mis en évidence que le traitement anti-dicotylédones détruisait la majeure partie du couvert, celui-ci ne jouera plus pleinement son rôle. Les agriculteurs soucieux de l’environnement pourront réduire les insecticides car l’hypothèse que certains couverts perturbent les ravageurs est bien réelle. Peu d’études sur ce sujet nous sont parvenues jusqu’à maintenant.

Concernant l’année 2015-2016, qui fut particulièrement difficile pour les agriculteurs d’un point de vue météorologique, les résultats obtenus sont parfois contradictoires par rapport aux observations des années précédentes. Nous retiendrons néanmoins l’essai réalisé en plein champs chez Monsieur Claude Bodson. Les colzas associés ont produits 5,03T/ha contre seulement 4,68T/ha pour le témoin, soit une production supérieure de 7%. Ces rendements approchent certains rendements obtenus en céréales cette année. Le prix du colza est cependant près de 2,5 fois supérieur à celui des céréales.

En conclusion, je pense que cette technique peut convenir à tous les agriculteurs, mais nécessite une maitrise parfaite de la culture du colza, ainsi qu’une bonne connaissance de leurs terres et de leur exploitation. La réussite d’un colza associé passera par le bon choix de l’espèce à associer au colza, une implantation de qualité et un suivi permanent de la culture.