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Essai 2009
Essai PDC09-BierwartI
Introduction
En 2009, c'est une parcelle agricole de Bierwart qui a été choisie pour la conduite d'un essai sur la culture du pois de conserverie sans labour, toujours dans la commune de Fernelmont (Province de Namur, Belgique) et à proximité immédiate de la parcelle ayant accueilli le suivi de 2008. Trois répétitions de cinq itinéraires techniques de travail du sol ont pu être mises en place : quatre décompacteurs (dont un testé lors du suivi de l'année précédente) et un témoin labouré.
La synthèse de l'essai réalisé sur cette parcelle (essai PDC09-BierwartI) en collaboration avec E. Vandenschrick (ISIa Huy) est présentée dans les lignes suivantes.
La parcelle expérimentale
Localisation | |
Région agricole | Région limoneuse |
Commune | Fernelmont |
Village | Bierwart |
Topographie | |
Altitude moyenne | 200 m |
Pente moyenne | Pentes multiples |
Exposition | / |
Caractéristiques pédologiques | |
Type de sol | Limon fin argileux |
Carbone organique | De 1,8 à 2,3 % |
Historique cultural | |
2009 | Pois de conserverie |
2008 | Froment d'hiver |
2007 | Betterave sucrière |
2006 | Lin fibre / froment d'hiver |
2005 | Froment d'hiver / pomme de terre |
Les objets expérimentaux
L'itinéraire technique
Date | Opération culturale | Modalité |
02/08/2008 | Moisson du froment d'hiver | |
03/08/2008 | Pressage et ramassage de la paille | |
10/08/2008 | Déchaumage | Herse étrille Eco-Mulch Magnum |
... | ||
04-05/09/2008 | Mise en place de l'essai (partie 1/2) | Cfr objet expérimentaux |
08/09/2008 | Semis de la culture intermédiaire | Semis à la volée (espèce : avoine de printemps ; densité de semis : 100 kg/ha) |
... | ||
07/05/2009 | Mise en place de l'essai (partie 2/2) | Cfr objet expérimentaux |
07/05/2009 | Préparation du lit de semences (1/2) | Décompacteur monopoutre LSM (profondeur estimée : 25 cm) + herse rotative Alpego (profondeur estimée : 8 cm) |
07/05/2009 | Préparation du lit de semences (2/2) et semis du pois de conserverie | Rouleau frontal Franquet Synchrospire + herse rotative Lemken + semoir monograine Herriau Turbosem |
... | ||
22/07/2009 | Récolte | Ceuilleuse FMC 8000 |
* hors amendements, fertilisations et traitements phytosanitaires représentés par des pointillés
Les observations réalisées
Levée du pois de conserverie
L'évaluation de la levée du pois de conserverie a été réalisée le mardi 2 juin 2009 par comptage du nombre de plantules levées dans des placeaux de 1 m². Les résultats sont présentés à la figure de gauche (cliquer dessus pour l'agrandir).
Les levées moyennes sont excellentes (moyenne générale de 830.000 pieds par hectare) avec cependant des variabilités importantes pour chacun des itinéraires techniques, à l'exception peut-être du labour (objet H5). Il n'est pas possible de mettre en évidence de différence significative entre les itinéraires techniques en comparaison (test F de Fisher-Snedecor avec un niveau de confiance α = 0,05).
Le jour du semis, il a pu être constaté que les parcelles labourées étaient celles qui (paradoxalement par rapport à d'autres essais) conservaient le plus haut niveau d'humiité superficielle (cliquer sur la photo de droite prise le jour du semis, où la partie labourée est située entre le premier et le deuxième jalon orange). Serait-ce l'explication (ou un partie de l'explication) de la meilleure régularité de lévee observée dans l'essai ?
En outre, une des raisons de la similarité des levées entre les itinéraires en comparaison pourrait être cherchée du côté du semoir utilisé (Herriau Turbosem). Ce semoir est réputé depuis longue date pour son excellent plombage de semences conduisant à une levée rapide et homogène ("une levée comme des petits soldats", pour reprendre l'expression d'agronomes de Hesbaye Frost) quelles que soient les conditions de sol. C'est d'ailleurs ce qui a conduit l'entreprise à recourir à ce type de semoirs pour la réalisation de la très grande majorité des semis de petits pois (qui peuvent s'étaler de la mi-mars à la mi-juin).
Profils racinaires et profils culturaux
Une remarque préliminaire s’impose quant aux conditions de réalisation des analyses de profils culturaux en 2009 : la période endéans laquelle ces observations qualitatives sont à mener (entre la pleine floraison et la récolte) a été caractérisée par des conditions météorologiques particulièrement chaudes et sèches, ce qui n’a pas facilité la caractérisation des profils (les analyses les plus précises s’obtiennent lorsque les sols sont en phase de ressuyage après une précipitation).
Les annotations latérales du profil cultural permettent de caractériser les différents horizons de sol (attention que la lettre majuscule "H" pour désigner les différents horizons de sol est également celle qui a été utilisée - maladroitement - pour dénommer les objets expérimentaux) :
-
H1 : horizon repris au printemps par les deux herses rotatives (terre meuble) ;
-
H5 : dernier travail profond du sol avant l’implantation (dans le cas présent, il n’a pas été possible de faire la distinction entre les travaux faisant l’objet des comparaisons et le travail du décompacteur précédant la première herse rotative uniformément sur toute la parcelle expérimentale le jour du semis) ;
-
H6 : plus profond travail du sol qui ait été réalisé sur la parcelle (il se confond avec H5 dans certains objets) ;
-
P1 : premier horizon pédologique (horizon Bt enrichi en argile).
Les annotations situées au-dessus du photomontage sont destinées à permettre une partition latérale du profil :
-
L1 : trace de pneumatique postérieure à préparation du lit de semences (typiquement le passage d’une roue de pulvérisateur de l’année en cours ou celle d’un tracteur couplé à un semoir sans efface-traces) ;
-
L2 : passage de pneumatique entre le dernier travail profond et la préparation du lit de semences ;
-
L3 : zone non altérée par les deux cas de figure L1 et L2.
Enfin, la délimitation des zones homogènes au sein des profils par des traits pointillés traduit l’absence de lissages qui auraient pu être créés par l’utilisation d’outils aratoires en conditions humides.
Objet H1 (Agrisem International) |
Dans l’objet H1 (décompacteur Agrisem International Combiplow en septembre), on note une caractéristique commune aux cinq profils culturaux, en l’occurrence l’empreinte du passage (« V » inversé) de la dent incurvée du décompacteur LSM attelé à la première herse rotative au printemps. Cette trace est particulièrement visible :
On remarque dans le profil plusieurs zones MΔ, défauts de structures résultant de compactages qui n’ont été corrigés ni en septembre 2008 ni en mai 2009 (elles ne peuvent pas avoir été créés lors de la préparation de printemps vu les conditions particulièrement sèches en mai). Il n’y a cependant pas de semelle en fond de couche arable qui se serait traduite le cas échéant par une frange horizontale MΔ. L’absence de semelle au moment de l’analyse peut résulter tout autant de l’absence de défaut de structure à cet endroit du champ au moment de la mise en place de l’essai que d’une correction par les dents du décompacteur Agrisem International Combiplow (ce qui est techniquement possible vu que la machine avait été réglée pour atteindre une profondeur d’au moins 30 cm).
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Objets H2 (Actisol en mai) et H3 (Techmagri modifié) |
Figure ci-dessus : profil cultural et profil racinaire de l'objet H2
Figure ci-dessus : profil cultural et profil racinaire de l'objet H3
Les profils des objets H2 (Actisol en mai) et H3 (Chisel Techmagri modifié artisanalement), relativement similaires entre eux, apparaissent bien différents de celui de l’objet H1. On y retrouve ainsi sur toute la largeur du profil une couche compactée MΔ dont l’épaisseur varie de moins de 5 cm à plus de 20 cm. Ces défauts de structure sont certainement la conséquence de compactages sévères (d’expérience, ces défauts s’avèrent pérennes et peuvent avoir une origine remontant à plusieurs années). Les outils de décompactage utilisés à l’automne et/ou au printemps n’ont manifestement pas atteint (ou que partiellement) la profondeur de ces défauts. La première tranche de sol (20 cm) apparaît cependant nettement plus favorable.
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Objet H4 (Actisol en septembre) |
Le profil cultural de l’objet H4 (Actisol en septembre) présente une configuration intermédiaire entre ceux de H1 d’une part et H2 et H3 d’autre part. La semelle observable dans ces deux derniers n’est manifestement pas présente de manière continue dans le cas présent, ce qui résulte probablement moins d’une correction par l’Actisol en septembre 2008 que d’une structure profonde ponctuellement favorable lors de la mise en place de l’essai (l’outil avait en effet été réglé pour une préparation type « colza d’hiver », càd à une profondeur proche de la vingtaine de centimètres). La première tranche de sol (0 cm à 20 cm) apparaît globalement favorable (peu de zones MΔ). |
Objet H5 (labour) |
Le profil cultural de l’objet H5 (labour de septembre) soufre d’un défaut de structure résultant d’un artefact de l’expérimentation. La destruction chimique du couvert hivernal qui aurait dû être réalisée avec un automoteur de 36 mètres (dont les traces de pneumatiques auraient été localisées à chaque fois à la limite des placettes) l’a été en réalité avec un automoteur de 42 m. Un rapide calcul a permis de se rendre compte qu’une seule placette (sur la quinzaine de l’essai) a été traversée en son milieu par le pulvérisateur, en l’occurrence la placette H5a où a été creusée la fosse pour analyser le profil cultural de l’objet « labour ». L’impact sur le sol de l’une des deux roues de la machine se marque entre 150 et 170 cm à la figure ci-dessus (bloc massif MΔ). |
Prospection racinaire
La mise en graphique des prospections racinaires (en calculant sur les profils racinaires le pourcentage de colonisation de chaque volume de sol par tranche de 2,5 cm d’épaisseur) donne la figure ci-contre.
Les profils racinaires apparaissent similaires sous une vingtaine de centimètres de profondeur mais de fortes différences se marquent dans les vingt premiers centimètres, avec l'objet H2 (Actisol en mai) présentant la densité racinaire la plus importante dans cet horizon, H3 (chisel Techmagri modifié) une prospection moyenne et le trio H1, H4 et H5 globalement des résultats plus faibles.
A la différence de l'essai PDC08-PontillasI, la comparaison point par point des profils culturaux et racinaires ne permet pas d'établir une corrélation évidente entre la présence de zones rouges MΔ (résultant de tassements sévères) et l'absence de racines.
Rendement et tendreté du pois de conserverie
Les analyses tendérométriques ont été réalisées le jour même de la récolte (mercredi 22 juillet 2009) au Laboratoire Qualité de Hesbaye Frost SA.
La tendreté idéale au moment de la récolte des pois doit se situer entre 85 et 115. Les indices tendérométriques moyens mesurés dans l'essai varient entre 92 et 97, ce qui est un bon résultat. On note toutefois une variabilité importante des indices au sein d'un même traitement (bien que la valeur limite de 115 ne soit jamais dépassée), ce qui est problablement dû au laps de temps relativement important (sept heures) entre le début et la fin de la récolte.
Aucune différence significative n'a pu être mise en évidence entre les objets (test statistique F de Fisher-Snedecor avec un niveau de confiance α = 0,05).
Le rendement en pois a été mesuré en récoltant pour chaque itinéraire technique en comparaison trois bandes d'une longueur de 400 mètres et d'une largeur correspondant à la table pleine d'une cueilleuse (3,50 mètres), puis en pesant le produit obtenu sur un pont bascule.
Les résultats présentés dans le graphique de gauche (réduits de 10 % par rapport aux rendements mesurés pour approcher le rendement réel de la parcelle en tenant compte des traces de pulvérisation, des fourrières, etc.) sont globalement très élevés.
Si des différences de quelques centaines de kilos semblent apparaître entre les objets en comparaison, il faut cependant préciser d'une part que la résolution du pont bascule n'autorisait pas une mesure d'une précision inférieure à 0,2 t/ha et d'autre part qu'une analyse statique classique (test F de Fisher-Snedecor avec un niveau de confiance α = 0,05) ne permet pas de conclure à l'existence de différence significative entre les itinéraires testés.
Conclusions
Des différences assez importantes ont pu être mises en évidence entre les itinéraires techniques en comparaison dans les analyses de profils culturaux et de profils racinaires, mais aucune corrélation évidente n'a cependant pu être établie :
- d'une part entre les profils culturaux et la prospection racinaire en leur sein, à la différence des observations réalisées dans l'essai PDC08-PontillasI ;
- d'autre part entre les profils racinaires et/ou culturaux et les mesures de levée, de rendement et de tendreté pour lesquelles aucune différence statistiquement significative n'a pu être mise en évidence (il est bon de rappeler que les profils culturaux et racinaires ont été réalisés - sans répétition - dans la zone de la parcelle supposée la plus homogène mais pas nécessairement représentative des six hectares occupés par l'essai).
- premièrement dans la préparation relativement profonde qui a été réalisée uniformément sur toute la parcelle expérimentale le jour du semis (et qui a peut-être lissé d'éventuelles différences entre les itinéraires testés) ;
- deuxièmement dans la régularité des précipitations au cours de la saison culturale 2009 des pois qui s'est traduite par une alimentation hydrique continue aux moments critiques du cycle de la plante, ce qui pourrait minimiser fortement les impacts potentiellement négatifs de défauts de structure du sol et de développements racinaires moindres (Tardieu, 1984).
Synthèse finale rédigée le 25/09/2009 par S. Weykmans (ASBL Greenotec) sur base du TFE d'E. Vandenschrick (ISIa Huy).
Références bibliographiques
TARDIEU F. (1984). Etude au champ de l'enracinement du maïs - Influence de l'état structural sur la répartition des racines, conséquences sur l'alimentation hydrique. Thèse de doctorat. Paris, F. : INAPG, 232 p.
VANDENSCHRICK E. (2009). Culture du pois de conserverie : faisabilité des techniques culturales sans labour dans les conditions pédoclimatiques de la Région wallonne. Travail de fin d'études. Huy, B. : ISIa Huy-Gembloux, 99 p.
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