Visite de champs d'essais en culture de betterave sucrière sans labour - jeudi 22 juin 2006

Introduction

Traditionnellement, le GIE Greenotec organise durant la deuxième quinzaine du mois du juin une visite de quelques champs d’expérimentations en matière de travail du sol. En ce premier jeudi de l’été, quelques cent vingt personnes ont rallié le village de Ligny pour visiter deux essais portant sur la culture de betterave sucrière sans labour.

Le modus operandi des expérimentations est généralement le suivant : chaque agriculteur intéressé est invité, en un jour et un lieu convenus d’avance, à travailler avec son propre matériel et selon ses propres réglages quelques ares d’un champ expérimental commun. Il s’agit donc plus d’une comparaison de techniques que d’une comparaison de machines sensu stricto. Dans un second temps, les partenaires scientifiques associés au projet interviennent pour réaliser diverses mesures et évaluer la qualité du travail réalisé. Enfin, les résultats sont débattus au cours de réunions ultérieures, et c’est l’échange des expériences respectives qui est le catalyseur de l’optimisation des techniques propres à chaque agriculteur.

Le thème de la journée

Ce n’est pas un hasard si la betterave sucrière a fait jusqu’ici l’objet de beaucoup d’attention dans les recherches. En effet, cette plante est particulièrement exigeante quant à la qualité de la structure du sol, et toute erreur en la matière se paie généralement au prix fort. En outre, la régénération d’une structure de sol dégradée ne relève en rien d’une science exacte en non-labour (c’est le moins que l’on puisse dire) et de nombreuses questions se posent encore et toujours aujourd’hui quant au type d’outil à utiliser et aux conditions d’intervention.

Essai décompactage

Le premier essai au programme visait la comparaison de huit modalités de décompactage sur des critères agronomiques, économiques, environnementaux et techniques (lien vers la page Essai BTS06-LignyIa). Grâce à l’amabilité des agriculteurs et des partenaires de l’essai, les machines utilisées ont pu être à nouveau être déplacées à Ligny pour une présentation en détails.

Les opérations de décompactage avaient été réalisées durant la première décade du mois de septembre 2005 dans d’excellentes conditions de ressuyage et avant implantation d’un couvert de moutarde à la volée. Il était à noter que la structure du sol initiale était relativement peu dégradée.

Un profil cultural creusé dans chaque technique a permis d’évaluer la qualité du travail des décompacteurs. Si la profondeur optimale de 30 cm était généralement atteinte à la pointe des dents, la présence de zones compactes non travaillées entre les dents était à relever dans plusieurs techniques.

Si la visite concernait principalement les aspects agronomiques des techniques comparées, il serait toutefois déraisonnable de faire fi des critères économiques et environnementaux : le ratio puissance de traction requise / largeur de l’outil variait déjà du simple au double selon les machines alignées…

Essai préparation du lit de semences

Le deuxième essai portait sur la comparaison de sept modalités de reprise du couvert et de préparation du lit de semences. Au printemps, la biomasse très importante de la moutarde n’avait pas permis de tester la dizaine de machines initialement prévue (dont plusieurs combinés) à la suite de bourrages répétitifs. Cette anecdote met d’une part en exergue la faculté d’adaptation dont doit faire preuve les producteurs sans labour à chaque saison ; d’autre part, elle n’est malheureusement qu’un exemple des difficultés auxquelles ils sont confrontés régulièrement lorsqu’ils décident de s’engager simultanément dans une démarche agri-environnementale…

Conclusions provisoires

Dans les deux essais, que ce soit sous l’œil du statisticien ou du producteur, peu de différences significatives en terme de levée ou de croissance se marquaient entre les techniques en comparaison. Les mesures seront poursuivies jusqu’à la bascule et les expérimentations devraient être reconduites sur d’autres sites l’année prochaine. A suivre donc !

Compte-rendu rédigé le 03/07/2006 par Weykmans S.