L'essai 2008

Essai PDT08-WagneléeII

En 2008, la parcelle expérimentale se situe à Wagnelée (Belgique, commune de Fleurus), à quelques centaines de mètres de la parcelle qui a accueilli la plate-forme expérimentale de 2007. Afin de permettre de répéter quatre fois chacun des objets en comparaison (et ce, afin de minimiser autant que possible l'hétérogénéité inhérente à toute parcelle cultivée), seuls cinq des six travaux d'arrière-saison testés en 2007 ont pu être remis en comparaison (la préparation de printemps a été identique pour toutes les placettes).  

La parcelle expérimentale

Le sol de la parcelle d'essai 2008 est un limon fin argileux. A l'instar de 2007, les pommes de terre succèdent à une interculture de moutarde dans une rotation quadriennale pomme de terre – froment d’hiver – betterave sucrière – froment d’hiver.
Un déchaumage (chisel) a été effectué fin du mois d'août 2007 après épandage d'un amendement organique. Tous les travaux d'arrière-saison (à l'exception du labour d'hiver, réalisé en janvier 2008) ont été effectués le mercredi 12 septembre 2007. Le couvert de moutarde a été, comme en 2007, semé le jour même au quad.  
La préparation de printemps s'est effectuée de manière identique sur toute la parcelle : un premier passage avec un tracteur équipé d'un chisel frontal et d'un combiné décompacteur monopoutre - herse rotative, puis un second passage de tracteur lui aussi équipé d'un chisel frontal mais seulement d'une herse rotative à l'arrière. La plantation a eu lieu le dimanche 27 avril 2008 (variété : Arcade).

Wagneleeii plantation

Les itinéraires techniques en comparaison

Les cinq travaux d'arrière-saison (facteur expérimental "A")

Comme annoncé plus haut, une modalité d'arrière-saison (A2, soit le décompactage moyen en septembre) n'a pas pu être mise en place dans l'essai 2008. Les cinq autres modalités (A1, A3, A4, A5 et A6) sont en tous points identiques à celles de 2007.

Variante Type de travail Date d'intervention
A1  Déchaumage Septembre 2007
A3 Pseudo-labour Septembre 2007
A4 Décompactage Septembre 2007
A5 Labour Septembre 2007
A6 Labour Janvier 2008
Qualité des buttes à la plantation et en cours de saison

Ccomp essai pdt08 wagneleeii mottes 08

Le jour de la plantation, il a pu être observé que l'itinéraire A3 (pseudo-labour), comme en 2007, semblait avoir conféré au sol une plus grande maturité : c'est dans cet objet que la meilleure qualité de butte a pu être observée (visuellement). A contrario, la qualité des buttes de l'objet A6 (labour d'hiver) semblait médiocre, avec une présence de mottes dans la butte et sa périphérie. Les autres objets semblaient présenter une qualité intermédiaire entre ces deux extrêmes, sans qu'il ne soit réellement possible de la hiérarchiser. 

Pour confirmer ou infirmer ces impressions visuelles, il a été décidé de tamiser quelques jours après la plantation des échantillons prélevés dans les buttes de pommes de terre, et de d'établir une distribution granulométrique des mottes. Aucun dispositif de tamisage n'étant commercialisé en Belgique ou en France (en tout cas à notre connaissance), nous avons conçu un système de tamis empilés sur un secoueur excentrique permettant de trier la terre et les mottes (préalablement séchées) sans les détruire. Les treillis qui ont été utilisés pour les tamis proviennent de rebuts d'industries légumières, et il nous a été possible de séparer les mottes en 5 fractions : particules de moins de 5 mm de diamètre, mottes de 5 à 10 mm, de 10 à 20 mm, de 20 à 30 mm et mottes d'un diamètre supérieur à 30 mm.

Les résultats de ces analyses sont présentés dans le graphique ci-dessus (cliquer dessus pour l'agrandir). En ce qui concerne la fraction 0-5 mm, l'analyse statistique des résultats nous révèle une différence significative entre d'une part les variantes A1 et A6 (aucun travail profond d'arrière-saison et labour d'hiver) et d'autre part la variante A5 (labour de septembre), avec dans ce cas une proportion plus importante de terre n'ayant pas été retenue par la maille de 5 mm (et donc non structurée sous forme de mottes). 
Nous regrettons de ne pas avoir pu fractionner davantage la fraction 0-5 mm, car un excès de terre fine (fraction 0-1 mm notamment) peut-être extrêmement préjudiciable pour la pomme de terre mais également pour les autres cultures de la rotation : la terre fine est entraînée par l'eau d'infiltration dans les galeries de vers de terre et les anfractuosités du sol et vient créer au niveau inférieur de la couche arable une couche de "plâtre" totalement impénétrable par les racines (la photo de droite représente ce phénomène que nous rencontrons très fréquemment en sols limoneux sur des parcelles où les pommes de terre reviennent fréquemment).

D6 cimentation limon

Peu de différences sont à relever pour les fractions 5-10 mm et 10-20 mm. Si l'on s'intéresse à toutes les mottes d'un calibre supérieur à 20 mm (à titre de comparaison, le tamisage des sols fréquent en France est destiné à retirer des buttes toutes les mottes dont le diamètre est supérieur à 25 mm), des différences assez importantes apparaissent entre d'une part les objets A3 (pseudo-labour) et A5 (labour de septembre) avec un pourcentage de "ruks" (expression wallonne désignant les mottes dures dans les buttes) particulièrement faible, et d'autre part l'objet A1 (aucun travail profond d'arrière-saison) avec dans certaines placettes plus de 15 % du poids total de la butte constituée de ruks !

Ccomp essai pdt08 wagneleeii mottes 22

Fin du mois de septembre, des échantillons de terre ont été à nouveau prélevés dans les buttes pour tenter de caractériser l'évolution des mottes et de la terre fine dans les buttes. Les résultats sont présentés dans le graphique de gauche.
Quel que soit l'objet considéré, on constate de manière générale que la proportion de terre fine non structurée (< 5 mm) a considérablement baissé au profit de mottes d'un calibre supérieur à 20 mm, les calibres intermédiaires (5 à 10 mm et 10 à 20 mm) ayant conservé des proportions similaires (entre 10 et 15 % du poids de la butte).

Le cas de l'objet A5 (labour de septembre) est particulièrement intéressant : c'est celui qui présente le plus de terre fine après la plantation et qui fin du mois de septembre présente la proportion la plus importante de mottes d'un diamètre supérieur à 30 mm ! L'objet A1 (aucun travail profond d'arrière saison) suit un raisonnement parfaitement inverse : le moins de terre fine après la plantation, mais également parmi les objets présentant le moins de mottes supérieures à 30 mm en septembre. L'exercice n'a pu être répété juste avant l'arrachage en 2008, mais il sera tenté en 2009 afin d'essayer de corréler ces résultats avec la tare terre accompagnant les tubercules lors de la récolte. 

Profils culturaux

Présentation de la méthode

Le mardi 22 juillet 2008 a été mis à profit pour réaliser dans chacun des objets en comparaison une analyse de profil cultural selon une version simplifiée de la méthode dite de Gautronneau et Manichon (tous les renseignements sur cette méthode peuvent être obtenus en cliquant ici).

L'analyse du profil cultural permet de mesurer la profondeur exacte des outils et d'évaluer la qualité du travail : intensité de restructuration des zones compactées antérieurement, dégradation ou non des semelles, présence ou absence de lissages ou de creux dans le profil, etc.

Une fosse d'une largeur de 270 cm (soit la largeur de trois buttes), d'une longueur de 80 cm et d'une profondeur de 60 cm a été creusée à la bêche dans le sol perpendiculairement au sens du travail des outils dans chaque objet expérimental. La face de la fosse a été analysée à l'aide d'un couteau de manière à « révéler la structure du sol », càd mettre en évidence différentes zones dans le profil se distinguant sur base de la porosité visible à l'œil nu et de la morphologie des faces de rupture des mottes.

Dans un premier temps, on a distingué deux catégories de mottes :

d'une part, les mottes Δ (elles seront associées à une couleur rouge) d'apparence compacte, caractérisées par une très faible voire une absence totale de porosité visible à l'œil nu et des faces de ruptures planes (elles sont la conséquence d'un compactage sévère du sol) ;

d'autre part, les mottes Γ (couleur verte) caractérisées par une importante porosité visible à l'œil nu et des faces de rupture hétérogènes ;

la terre non structurée sous forme de mottes est caractérisée de « terre fine » (couleur blanche).

Dans un second temps, une note correspondant au mode d'assemblage des mottes a été attribuée à chacun des éléments de cette distinction de base : M pour « massif », SD pour « soudé difficilement discernable » et SF pour « soudé facilement discernable ».
Présentation des résultats

 

Les cinq photomontages suivants illustrent les observations qui ont pu être réalisées sur les profils culturaux.
Objet expérimental Profil cultural (cliquer dessus pour l'agrandir) et commentaires

Itinéraire A1

(déchaumage septembre 2007)

 

 Porosite pc a1 1

La figure ci-dessus est le profil cultural de l'objet A1, càd l'objet sans travail profond du sol. Les annotations latérales (présentes également sur les photos suivantes) permettent de caractériser les différents horizons de sol :

H1 correspond à l'horizon qui a été repris au printemps (en l'occurrence un passage à faible profondeur de décompacteur et deux passages de herse rotative) ;H5 correspond au dernier travail profond du sol (variable dans le cas présent selon les objets en comparaison) ;H6 correspond au plus profond travail du sol qui ait été réalisé sur la parcelle (similaire entre les objets vu l'historique cultural commun pour toutes les placettes avant la mise en place de l'essai) ;la zone située sous H6 correspond au premier horizon pédologique (« terre jaune »).

Chacun des horizons est accompagné de nombres qui précisent ses limites supérieures et inférieures, ces distances ayant été mesurées non pas par rapport au niveau initial du sol mais bien par rapport au sommet des buttes. Les annotations situées au-dessus de la photo n'ont pas d'importance dans le cadre de cet essai. Les valeurs exprimées en pourcents ne sont pas non plus à considérer le cas présent.

L'objet A1 n'ayant connu aucun travail profond du sol depuis la moisson précédente, il donne une idée de l'état structural avant la mise en place de l'essai. De manière générale, on peut constater que la structure initiale de la couche arable était relativement favorable : une majorité de zone SD Γ (couleur verte), càd n'ayant pas été sévèrement compactée et dans une moindre mesure des zones SD Δ (couleur rouge) résultant d'un tassement modéré mais fissurées et laissant passer les racines des plantes. La partie inférieure de la couche arable (zone H6) est cependant caractérisée par une frange de sol de quelques centimètres d'épaisseur appartenant à la classe M Δ (couleur rouge également), càd ni poreuse ni fissurée et ne laissant descendre les racines qu'à la faveur de galeries de vers de terre : cette zone correspond à une semelle de labour (ou de non-labour, car certains décompacteurs aux ailettes larges peuvent avoir une action aussi néfaste voire davantage qu'un soc de charrue).

Des relevés racinaires n'ont pas permis de constater de différence entre les objets : la majorité des racines restaient concentrées en H1 et en H5, peu d'entre elles rejoignaient la zone située sous la couche arable (la pluviométrie importante de la première partie de la saison culturale 2008 pourrait constituer une explication).

Itinéraire A3
(pseudo-labour septembre 2007)


 

Porosite pc a3 1

Dans l'objet A3, trois caractéristiques majeures sont à noter par rapport au premier profil :

une absence de zones M Δ dans l'horizon H5 : on peut donc supposer que les quelques défauts de structure ont été récupérés lors du pseudo-labour en septembre 2007 ;l'apparition de zones SD Δ dans l'horizon H5, notamment entre 175 cm et 215 cm (roue de la planteuse à pommes de terre) et entre 120 cm et 150 cm (probablement suite au passage de la seconde herse rotative sur une terre préalablement affinée) qui résulte d'un tassement modéré et que l'on retrouve également dans tous les autres itinéraires techniques ;la disparition partielle de la semelle initialement présente en H6, notamment entre 50 cm et 120 cm et au-delà de 240 cm.


 

Itinéraire A4
(décompactage septembre 2007)

 

 Porosite pc a4 1En ce qui concerne le profil de l'objet A4 (décompactage avec un outil équipé de pointes à ailettes), on remarquera que les pointes de la machine ont effleuré la semelle et ont permis de l'éclater ponctuellement (notamment à 230 cm). La création de terre fine en profondeur, non structurée (aux alentours de 200 cm) est cependant à éviter.

Itinéraire A5
(labour septembre 2007)

 

 Pc a5 1

La caractéristique principale du labour d'été (objet A5) était la présence très importante de pailles non décomposées ou insuffisamment décomposées dans la l'horizon H5 (non visible sur la photo) parfois en contact avec les tubercules.

Itinéraire A6
(labour janvier 2008)

 

Porosite pc a6 1

Le labour d'hiver (A6) ne présentait pas autant de pailles insuffisamment décomposées que l'objet A5 : leur séjour à la surface du sol quatre mois supplémentaires par rapport au labour de septembre pourrait en constituer une raison.

Par contre, les conditions d'humidité du sol nettement plus défavorables en janvier se sont traduites par la création en fond de raie d'un lissage prononcé sur toute la largeur de travail. Ce type de lissage est très préjudiciable parce qu'il rompt la continuité du profil cultural (accumulation d'eau superficielle lors des saisons humides et obstacle à l'exploration racinaire lors des saisons sèches) et que sa répétition est à l'origine des semelles de labour.

 

On notera également (anecdotiquement) que la tâche noire située à 45 cm correspond à la pointe du décompacteur utilisé en complément de la herse rotative au printemps.

 

En résumé

Quel que soit l'objet expérimental, la structure du sol a pu être jugée bonne indépendamment du type d'outil utilisé. Aucune différence n'a pu être mise en évidence quant à l'exploration racinaire, concentrée essentiellement dans la couche arable.

Dans le cadre de l'essai, les outils (et leurs réglages !) se sont distingués principalement par leur action vis-à-vis de la semelle de labour initialement présente :

dégradation importante (A3 - pseudo-labour) ou ponctuelle (A4 - décompactage) ;action nulle pour les objets A1 (absence de travail profond, ce qui est logique) et A5 (labour d'été) ;renforcement de la semelle pour l'objet A6 (labour d'hiver) vu les conditions d'humidité.

La comparaison des labours de janvier et de septembre a permis de constater en outre que l'enfouissement profond de paille à la fin de l'été semblait ralentir fortement sa dégradation.

Rendement et qualité des tubercules à mi-saison

Des prélèvements de tubercules dans les buttes (5 plantes par placette, soit 20 plantes par itinéraire technique) ont également été réalisés le mardi 22 juillet 2008 en collaboration avec la Fiwap, qui s'est aussi chargée des analyses de qualité et de rendement – calibrage. Les résultats de rendements, de tubérisation, de pourcentages de pommes de terre fritables et de poids sous eau à mi-saison sont repris dans le tableau ci-dessous (il s'agit des valeurs moyennes).

Objet

Rendement total en 35mm + (t/ha)*

Nombre de tubercules / 5 plantes

Tubercules fritables**

PSE des 35 mm + (g/5 kg)

A1

27,8

68,8

50,6 %

319

A3

28,0

69,3

48,6 %

311

A4

25,4

69,0 

44,3 % 

291

A5

23,2

65,7

32,4 %

301

A6

26,0

58,0

52,0 % 

285

 

En ce qui concerne les rendements à mi-saison, le pseudo-labour (A3) arrive en tête avec 28 tonnes de 35 mm + par hectare, légèrement devant l'absence de travail profond à l'arrière-saison (A1) mais nettement devant (près de 20 % de différence) le labour de septembre (A5) ! On remarquera qu'en 2007, le classement des rendements à mi-saison et finaux était identique : A3 en premier, A1 en deuxième et A5 en dernier (sans considérer l'objet A2 qui n'a pu être testé en 2008). Les résultats de la mi-saison 2008 confirment donc en première approche ceux de 2007.

En matière de tubérisation (nombre moyen de tubercules par cinq plantes), on constate que les trois itinéraires sans labour (A1, A3 et A4) occupent quasi ex-aequo la première place légèrement devant le labour d'été (A5), le labour hiver (A6) occupant le dernière place avec plus de dix tubercules en moins par cinq plantes que le trio de tête.

Les tubercules apparaissent cependant relativement plus gros dans cet objet A6 (pourcentage de tubercules fritables le plus élevé). L'avancement du labour du mois de janvier au mois de septembre semble, dans le cas de cet essai, conduire à un effondrement du pourcentage de « fritables » (objet A5 par rapport à l'objet A6).

Enfin, pour ce qui est des poids sous eau, les pommes de terre aux matières sèches les plus élevées sont observées également dans l'objet A1.

Tous paramètres confondus, dans les conditions expérimentales de 2008, les meilleurs résultats globaux à mi-saison ont été obtenus pour cet itinéraire A1 sans travail profond si ce n'est celui du décompacteur au printemps dont les ailettes étaient positionnées juste sous le niveau inférieur des dents de la herse rotative. Le labour de septembre apparaît comme la technique la moins appropriée. Il est désolant de ne pas pouvoir mettre en relation ces résultats avec des mesures de température dans les buttes après la plantation et avec le relevé des dates d'émergence dans les itinéraires en comparaison car la température de la terre autour du tubercule est réputée influencer fortement le démarrage de celui-ci (ces mesures n'ont pas été réalisées en 2008 : une amélioration pour la saison culturale 2009 !).

Ces moyennes à mi-saison ne doivent cependant pas cacher la forte variabilité qui a pu être notée dans les résultats et qui est due aux dégâts qui ont touché la placette au cours des violents épisodes orageux rencontrés après la plantation. Les quatre répétitions de chaque objet expérimental, disposées de manière aléatoire en « damier » au sein de la parcelle d'essai (dispositif statistique dit en blocs aléatoires complets) ont permis cependant de s'affranchir au maximum de ces effets néfastes.Quel que soit le paramètre considéré, une analyse statistique classique ne permet toutefois pas de mettre en évidence des différences significatives.

 

Rendement et qualité des tubercules à la récolte

La récolte de la parcelle d'essai a été réalisée le lundi 20 octobre 2008 avec une arracheuse monorang. Elle a été volontairement réglée pour que le nettoyage des pommes de terre soit le moins intense possible pour permettre d'évaluer en marge des rendements la terre accompagnant les tubercules. Pour ce faire, les tubercules et la terre ont été chargés dans des pallox qui ont par la suite suivi un déterrage avant stockage tout à fait classique.

Des orages très violents s'étant abattus dans la région au printemps, six des vingt placettes de l'essai n'ont pu être récoltées à cause d'une coulée boueuse qui a dévalé du champ amont et qui a emporté la terre et les tubercules dans ces placettes sur des largeurs de parfois plusieurs mètres.

Pour chaque itinéraire technique, les moyennes de rendement et de qualité ont donc été calculées sur deux répétitions (objets A3 et A4), trois répétitions (objets A1 et A5) ou quatre répétitions (objet A6). L'analyse statistique n'étant dès lors pas possible, la prudence s'impose donc dans l'interprétation des résultats.

Ccomp essai pdt08 wagneleeii rdt Les rendements mesurés ont été réduits de 20 % pour tenir compte de zones moins fertiles inhérentes à toute parcelle agricole (fourrières, etc.)En ce qui concerne les rendements totaux, on note que les itinéraires A3 (pseudo-labour) et A5 (labour de septembre) qui se classaient respectivement en premier et en dernier en 2007, conservent des places identiques en 2008 (si l'on ne tient pas compte de l'itinéraire A2 qui n'a pas été testé en 2008). L'écart de rendement total était supérieur à 11 % en 2007 et est proche de 15 % en 2008. Les autres objets occupent une position intermédiaire.L'objet A3 présente également le pourcentage de tubercules fritables (rapport entre le 50 mm + et le 35 mm +) le plus élevé (88 %).
Ccomp essai pdt08 wagneleeii pse

Au niveau des poids sous eau (PSE), deux groupes se dégagent : d'une part, les itinéraires A1 et A4 avec des PSE proches de 415 g/5 kg et donc une sensibilité aux coups plus élevée et d'autre part les itinéraires A3, A5 et A6 avec des PSE légèrement en dessous de 400 g/5 kg.

Aucune similitude n'est cependant à relever par rapport aux résultats de 2007.

Ccomp essai pdt08 wagneleeii tare pdt

La tare en pommes de terre a également été évaluée sur des échantillons prélevés le jour de la récolte. Une distinction a été faite entre d'une part les tubercules verts et d'autre part les tubercules crevassés et difformes. Les itinéraires A3, A4 et A6 donnent des résultats similaires. L'itinéraire A1 (absence de travail du sol profond à l'arrière saison) se caractérise par le plus faible niveau de tare tandis que dans l'itinéraire A5, les tares sont systématiquement plus élevées que dans les autres objets !

Ccomp essai pdt08 wagneleeii tare terre

Comme annoncé plus haut, il nous a été possible de caractériser la tare terre accompagnant les tubercules en trois fractions : celle retirée lors du passage sur le déterreur avant stockage (la tare terre "déterreur"), les "ruks" (mottes durcies) qui ne peuvent être retirées des tubercules que par un tri manuel et la terre adhérente retirée lors du lavage.

De manière générale, la tare terre "déterreur" est très élevée dans l'essai puisque l'arracheuse a été réglée pour déterrer le moins possible au champ. On note cependant de très fortes différences entre les objets : des valeurs légèrement inférieures à 15 t/ha pour les objets A3 et A4, plus du double pour l'objet A1 et des valeurs intermédiaires pour les labours (A5 et A6).

La proportion la plus importante de ruks est également obtenue pour A1 ce qui pourrait apparaître de prime abord relativement logique vu l'absence de travail du sol à l'arrière saison mais qui l'est moins si on considére les résultats de granulométrie des mottes dans les buttes en septembre. Il faut toutefois préciser que presqu'un mois s'est écoulé entre le dernier prélèvement de terre et l'arrachage, et que les pluies abondantes de début octobre 2008 ont pu modifier la donne.   

Pour ce qui est de la terre adhérente à la peau des tubercules, seules de faibles différences ont pu être mises en avance avec notre sytème de pesée.

Conclusions de l'année 2008

En 2008, et moyennant la prudence qui s'impose dans l'interprétation des résultats de tout essai agronomique (éviter notamment de généraliser à large échelle), on peut constater dans les résultats finaux de rendement et de qualité des similitudes avec 2007 : un net avantage pour le pseudo-labour (A3), un classement honorable de l'itinéraires où aucun travail profond d'arrière-saison (A1) n'est réalisé (pour autant que la moisson ait pu s'effectuer dans de bonnes conditions !) et un décrochage très prononcé du labour de septembre (A5) par rapport au labour de janvier (A6).

Ces similitudes se révèlent d'autant plus surprenantes qu'elles ont été obtenues dans des conditions climatiques bien différentes : une quasi absence de gel durant l'hiver 2006-2007 et un gel bien présent en 2007-2008. La grande rigueur de l'hiver 2008-2009 précédant la troisième année de l'expérimentation devrait nous en apprendre encore davantage. La répétition de l'essai devrait nous permettre également de mieux comprendre les interactions préparation de sol / développement des tubercules / tare terre.

Synthèse finale rédigée le 25/03/20009 par S. Weykmans (ASBL Greenotec) avec la collaboration de l'ASBL Fiwap et les conseils avisés de Mr Michel Martin (Arvalis Institut du Végétal). Les articles communiqués par l'ASBL Greenotec, que ce soit dans les Greenotélex ou sur son website, sont donnés à titre purement informatif et ne peuvent en aucun cas engager la responsabilité de l'association. Toute reproduction ou copie de cet article, même partielle et quel que soit le moyen utilisé, ne peut se faire sans l'accord écrit préalable de l'ASBL Greenotec.






 

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                                                                                                                                                                                           Publié le: 2009-03-24