On note entre autres une différence significative entre d'une part l'objet E2 (moutarde pure) et l'objet E13 (moutarde en mélange) et d'autre part les objets E4 (avoine rude bien décomposée), E5 (sol pratiquement nu vu les problèmes de levée constatés dans la caméline à l'automne) et E12 (sol peu couvert au printemps vu la gélivité de plusieurs espèces constituant ce mélange). Cette différence peut aisément se comprendre. Le dispositif expérimental de l'essai (appelé "bloc aléatoire complet", càd une sorte de damier répétant à quatre reprises chaque couvert dans une zone distincte de la parcelle expérimentale) oblige de travailler et de semer toutes les placettes en même temps, et donc d'intervenir au printemps au moment qui est le plus opportun pour la majorité des couverts (mais pas pour la totalité).
La qualité de préparation du lit de semences des betteraves sucrières dans les objets E2 et E13 (moutarde) était manifestement moindre que dans les autres couverts. L'explication en est relativement simple : les tiges de moutarde dressées constituent une barrière diminuant fortement la vitesse du vent au contact du sol, retardant en conséquence son ressuyage. Pour s'en convaincre, il suffit de positionner ses deux mains verticalement, l'une au-dessus de la moutarde et l'autre quelques centimètres en dessous au niveau du sol.
La photo ci-contre illustre ce ressuyage différentiel (partie gauche de la photo : sol nu ; partie droite de la photo : sol sous couvert de moutarde) : le sol est blanchi sur la placette de gauche alors qu'il est aurait nécessité à droite encore une ou deux journées de météo clémente avant de pouvoir être semé.