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Suivi 2008
Suivi PDC08-PontillasI
Suivi PDC08-PontillasI
La parcelle expérimentale
Localisation | |
Région agricole | Région limoneuse |
Commune | Fernelmont |
Village | Pontillas |
Topographie | |
Altitude moyenne | 195 m |
Pente moyenne | 1,8 % |
Exposition | Nord |
Caractéristiques pédologiques | |
Type de sol | Limon fin argileux |
Humus | 2,2 % |
Historique cultural | |
2008 | Pois de conserverie |
2007 | Froment d'hiver |
Les objets expérimentaux
L'itinéraire technique*
* hors amendements, fertilisations et traitements phytosanitaires représentés par des pointillés
Les observations réalisées
Profils racinaires et profils culturaux
L’analyse du profil racinaire consiste à évaluer la prospection par les racines d’une culture des horizons du sol sous-jacent. La méthodologie mise en oeuvre par l’ASBL Greenotec dans le suivi PDC08-PontillasI a été inspirée de celle développée par L. Favre (2004) dans le cadre d’un travail de fin d’études portant sur le diagnostic de la structure des sols en culture de pomme de terre dans le Santerre.
Une fosse d’une longueur de 300 cm, d’une largeur de 80 cm et d’une profondeur de 60 cm a été creusée à la bêche dans le sol perpendiculairement au sens du travail des outils dans chaque itinéraire en comparaison. La face de la fosse opposée aux rayons solaires a été analysée à l’aide d’un couteau de manière à mettre en évidence les racines.
Une fois cette opération préliminaire réalisée, une grille présentant une maille de 2,5 cm sur 2,5 cm a été appliquée sur la face analysée, et la présence ou non de racines a été notée jusqu’à une profondeur de 50 cm. Un seul profil racinaire a été réalisé par objet en comparaison dans le suivi PDC08-PontillasI durant la deuxième quinzaine du mois de juillet 2008.
On a pu dans un premier temps distinguer deux catégories de mottes :
-
les mottes Δ d’une part (dans les sections suivantes, elles seront associées à une couleur rouge) d’apparence compacte, caractérisées par une très faible voire une absence totale de porosité visible à l’œil nu et des faces de ruptures anguleuses ;
-
les mottes Γ d’autre part (couleur verte), caractérisées par une importante porosité visible à l’œil nu et des faces de rupture hétérogènes ;
-
la terre non structurée sous forme de mottes est caractérisée de « terre fine » (couleur blanche).
Les figures suivantes présentent les profils culturaux et racinaires qui ont été réalisés respectivement dans les objets I 1 et I 2. Les annotations latérales du profil cultural permettent de caractériser les différents horizons de sol :
- H1 correspond à l’horizon qui a été repris au printemps par les deux herses rotatives ;
- H4 correspond à l’horizon, d’épaisseur variable, qui a été repris au printemps par le décompacteur précédant la première herse rotative ;
- H5 correspond au dernier travail profond du sol (les décompactages de la fin d’été 2007 le cas échéant) ;
- H6 correspond au plus profond travail du sol qui ait été réalisé sur la parcelle (similaire entre les objets vu l’historique cultural commun pour les deux placettes avant la mise en place de l’expérimentation) ;
- la zone située sous H6 correspond au premier horizon pédologique (« terre jaune »).
Objet I1 |
Dans l’objet I 1 , il est important de noter la présence dans la couche arable, du dessus du profil, jusqu’à la limite inférieure de l’horizon de reprise, d’importantes zones MΔ notamment entre 80 cm et 140 cm et entre 250 cm et 300 cm (attention toutefois que la réalisation du profil cultural en paliers à des fins didactiques pour la visite de la parcelle fin juillet 2008 a tendance à surestimer l’importance de ces zones dans le photomontage).
|
Objet I2 |
Le profil général laissé dans l’objet I 2 est bien différent de celui en I 1 : un nombre important de zones MΔ certes mais de dimensions nettement plus réduites, réparties uniformément dans le profil et entourées de zones SDΓ et SFΓ (couleur verte) à la structure nettement plus favorable au développement racinaire. L’outil utilisé a donc eu dans ce cas une action de fragmentation nettement plus importante qu’en I 1. |
Prospection racinaire
La mise en graphique des prospections racinaires (en calculant le pourcentage de colonisation de chaque volume de sol par tranche de 2,5 cm d’épaisseur sur les profils présentés avant) donne la figure ci-contre.
On constate que la prospection racinaire, relativement similaire dans les 15 premiers centimètres, chute très fortement entre 15 cm et 25 cm pour l’objet I 1 alors qu’elle varie peu pour l’objet I 2. Au-delà de cette limite, les racines s’avèrent toujours plus abondantes dans l’objet I 2.
Tendreté et rendement du pois de conserverie
La tendreté du pois de conserverie a été mesurée le jour même de la récolte sur quatre échantillons prélevés par objet au niveau du Laboratoire Qualité de Hesbaye Frost SA.
L’analyse statistique des résultats a été effectuée selon le test t de Student (comparaison de deux moyennes dans le cas d’échantillons indépendants) avec le niveau de confiance α = 0,05.
L’analyse statistique appliquée sur les résultats de tendreté du pois de conserverie révèle que les deux moyennes calculées ne s’avèrent pas statistiquement différentes.
En ce qui concerne les rendements en pois de conserverie, on note une valeur mesurée pour l’objet I 1 légèrement supérieure à celle de l’objet I 2, à relativiser cependant vu l’unicité de la mesure et la résolution du pont bascule ne permettant pas une précision inférieure à 0,2 t/ha.
Quoi qu’il en soit, on peut raisonnablement admettre la similarité des rendements et la considérer au travers des éléments suivants :
-
les profils culturaux et les profils racinaires, laissant apparaître une structure incontestablement moins dégradée en I 2, auraient pu laisser penser à un net avantage pour cet itinéraire au niveau du rendement ;
-
l’expérience d’Arvalis Institut du Végétal (Sauzet et al., 2002) apprend cependant que ce sont les défauts de structure dans les 15 premiers centimètres du sol qui sont les plus pénalisants pour les pois de printemps : dans le suivi, il n’a pas été mis en évidence de différence (ou peu) de prospection racinaire dans cet horizon ;
-
il est couramment admis que l’abondance et la régularité des précipitations en cours de croissance, comme ce fut le cas en 2008, ont tendance à minimiser les impacts négatifs des défauts de structure du sol.
Conclusions
Les observations réalisées, uniquement basées sur des critères agronomiques, ont révélé d’importantes différences en terme de structure et de prospection racinaire du pois entre les deux itinéraires comparés mais qui ne sont pas traduites in fine par un impact mesurable ni sur le rendement, ni sur la tendreté.
Aucune conclusion définitive ne peut cependant (et évidemment) être tirée de ce suivi mené sans répétition ni dans l’espace ni dans le temps et qui de plus est, au cours d’une saison culturale où la régularité des précipitations au cours de la croissance a pu minimiser les impacts négatifs potentiels des défauts de structure sur le développement de la culture.
Synthèse finale rédigée le 30/12/2008 par S. Weykmans (ASBL Greenotec).
Références bibliographiques
FAVRE L., BOIZARD H., ANCELIN O. et al. (2004). Pommes de terre. Les tassements du sol en profondeur limitent l’enracinement ! Perspectives agricoles n°337, septembre 2007, p. 58-61.
GAUTRONNEAU Y. et MANICHON H. (1986). Guide méthodique du profil cultural. Lyon, F. : Institut supérieur d’Agriculture Rhône – Alpes, 62 p.
SAUZET G. et al. (2002). Anticiper l’effet de la structure du sol sur les cultures. Perspectives agricoles n°282, septembre 2002, p. 32-35.
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Publié le: 2009-09-23