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Vers de terre
Les couverts végétaux offrent aux vers de terre le gîte... et le couvert !
1. Introduction
Dès la fin octobre – début novembre, au moment où les cultures intermédiaires voient leur croissance ralentir, stagner, voire entamer leur sénescence (cas des espèces très sensibles après les premières gelées blanches), on peut être surpris de l’intense activité biologique (dont celle des vers de terre) que l’on peut découvrir à la surface du sol et dans ses premiers centimètres.
Ceci est tout particulièrement remarquable sous la phacélie (malheureusement très peu semée à l’été 2008 vu la rareté des semences et le prix exorbitant en résultant) : il suffit de soulever les tiges et de constater que les parties aériennes encore bien vertes peuvent cacher des tiges et des feuilles dans un état de décomposition avancé à la surface du sol (photo de droite, prise sous un couvert de phacélie à Jeneffe le 18/11/2005). Celui-ci est couvert d’un duvet blanchâtre qui semble particulièrement apprécié par les vers de terre vu leur abondance dans les premiers centimètres.
Nous n’avons pas eu l’occasion de constater pareil phénomène sous la moutarde : le fait que la majorité des feuilles n’atteigne la surface du sol que plus tard au cours de l’hiver, quand les tiges se courbent, n’y est peut-être pas étranger. Cette activité des vers de terre sous la phacélie serait-elle la cause d’une plus grande « maturité de terre » au printemps, pour reprendre l’expression des agriculteurs qui ne jurent que par cette espèce, voire l’origine de la métaphore de « vibroculteur biologique » que certains agriculteurs français lui ont conférée ? Qui sait…
Toutefois est-il que l’appétence des vers de terre vis-à-vis de l’une ou l’autre espèce de culture intermédiaire, de même que l’adéquation de celles-ci dans le milieu de vie des lombrics ont été abordées entre autres dans un travail de fin d’études présenté en 2007 par une collègue néerlandophone, Lies Snauwaert de l’Université catholique de Leuven, et pour lequel l’ASBL Greenotec a eu le plaisir d’apporter sa modeste contribution.
2. Le travail de fin d'études (TFE) de Lies Snauwaert
2.1. Objectifs
Lies Snauwaert s’est focalisée plus précisément sur l’aptitude de cinq espèces de cultures intermédiaires (avoine, phacélie, moutarde, ray-grass et colza) en tant que source de nourriture et en tant qu’habitat pour les lombrics (à noter que les lignes suivantes ne constituent qu’un résumé partiel de son TFE).
2.2. Les cultures intermédiaires en tant que source de nourriture
L’évaluation de l’appétence des cultures intermédiaires s’est déroulée par le biais d’expérimentations en laboratoire à l’aide de dispositifs tels que représentés sur la photo ci-contre (photo de la K.U.Leuven, 2007) et baptisés « chambres d’alimentation ».
Il s’agit de cylindres de PVC obturés d’un coté et percés à leur périphérie de trous permettant le placement d’éprouvettes. Le tout est couvert de manière à offrir des conditions de vie (aération, humidité) idéales pour les vers de terre (des lombrics dans le cas présent) qui sont placés en son centre. Les éprouvettes contiennent des fragments de cultures intermédiaires (feuilles).
Tous les deux jours (et pendant une durée totale de 8 à 10 jours), elles ont été pesées pour déterminer la consommation par les lombrics. Les feuilles ont été testées soit à l’état frais, soit à l’état desséché. Les résultats sont présentés dans les deux tableaux suivants (cliquer dessus pour les agrandir).
Le graphique ci-contre présente le pourcentage de la masse (exprimée en matière sèche) de feuilles fraîches apportée aux lombrics non consommée par ceux-ci après huit jours d'expérimentation. Deux cultures intermédiaires représentées par des lettres différentes sont significativement différentes au niveau α = 0,05 (test statistique de Tukey).
En ce qui concerne les feuilles de cultures intermédiaires apportées sous une forme fraîche, il apparaît qu’à la fin de l’expérimentation moins de la moitié des feuilles a été consommée quelle que soit l’espèce considérée. Le ray-grass est l’espèce la plus appétée, l’avoine est celle qui a le moins de préférence. La moutarde, la phacélie et le colza occupent une position intermédiaire mais non significativement différente des autres couverts.
Le graphique ci-contre présente le pourcentage de la masse (exprimée en matière sèche) de feuilles desséchées apportée aux lombrics non consommée par ceux-ci après huit jours d'expérimentation. Deux cultures intermédiaires représentées par des lettres différentes sont significativement différentes au niveau α = 0,05 (test statistique de Tukey).
Pour ce qui est des feuilles desséchées, on constate toujours une nette préférence pour le ray-grass (plus de 60% consommés), suivi par la moutarde, l’avoine et le colza quasi ex-aequo, la phacélie occupant la dernière position.
2.3. Les cultures intermédiaires en tant qu'habitat
L’évaluation de l’aptitude des cultures intermédiaires à constituer un environnement de choix pour les vers de terre s’est également déroulée en laboratoire. Le dispositif utilisé, baptisé « arène » est représenté à la figure ci-contre (photo de la K.U.Leuven, 2007).
L’arène consiste en un cylindre de métal découpé en six compartiments par des cloisons de plastique. Chaque compartiment contient un mélange de sable, d’eau et de fragments d'une culture intermédiaire. En début d’expérimentation, les cloisons plastiques sont retirées, un disque plastique est posé sur l’arène et en son milieu sont déposés une dizaine de lombrics. Le disque est perforé pour permettre le passage des lombrics dans les compartiments sous-jacents. Après 72 heures, les cloisons sont replacées à leur emplacement d’origine et le nombre de lombrics dans chacun des compartiments est mesuré.
Que des galeries aient été préformées ou non dans les six compartiments, il a pu être observé que les mélanges de sable et de ray-grass, de colza ou de phacélie obtenaient les faveurs des lombrics, tandis que ceux à base de moutarde ou d’avoine étaient moins colonisés.
2.4. En conclusion
Synthèse rédigée le 27/10/2008 par S. Weykmans (ASBL Greenotec) d’après le TFE de Lies Snauwaert (K.U.Leuven) et avec l’aimable collaboration de Jan Valckx (K.U.Leuven).
Source bibliographique :
SNAUWAERT L. (2007). Een studie van de effecten van tussenteelten op regenwormen. Eindwerk voorgedragen tot het behalen van de graad Bio-ingenieur in het Land- & Bosbeheer. Faculteit Landbouwkundige en Toegepaste Biologische Wetenschappen, Katholieke Universiteit Leuven, Leuven, België., 70 p.
Jan Valckx, Coördinator K.U.Leuven - Afdeling Bos, Natuur en Landschap Celestijnenlaan 200 bus E, B-3001 Heverlee België Tél. : 0032(0)16.32.97.55 ; email : jan.valckx@ees.kuleuven.be Website : www.ecoworm.be
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Publié le: 2008-10-31