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Mélange d'espèces 2007
Essai BTS08-StréeIX : cultures intermédiaires et betterave sucrière sans labour
Partenaires de l'essai
Greenotec ASBL
Rue de la Charmille 16, B-4577 Strée-lez-Huy
Contact : Weykmans Sébastien, Coordinateur
Website : www.greenotec.be
Centre de Michamps ASBL
Horritine 1, B-6600 Michamps
Contact : Lambert Richard, Directeur
Website : www.uclouvain.be/
CRA-W,
Département Production végétale
Rue du Bordia 4, B-5030 Gembloux
Contact : Destain Jean-Pierre, Inspecteur général scientifique
Website : www.cra.wallonie.be
CTA Strée
Rue de la Charmille 16, B-4577 Strée-lez-Huy
Contact ; Marche Christian, Directeur
Website : www.cta-stree.be
IRBAB ASBL
Molenstraat 45, B-3300 Tienen
Contact : Vandergeten Jean-Pierre, Sous-Directeur
Website : www.irbab-kbivb.be
Nitrawal ASBL
Chaussée de Louvain 47, B-5030 Gembloux
Contact : Hupin Frédérique, Coordinatrice
Website : www.nitrawal.be
Objectif
L'obectif de l'essai BTS08-StréeIX est de comparer 16 espèces ou mélanges d'espèces de cultures intermédiaires en culture de betterave sucrière sans labour sur des critères agronomiques, économiques, environnementaux et techniques.
Parcelle expérimentale
Localisation | |
Région agricole | Condroz |
Commune | Modave |
Village | Strée-lez-Huy |
Topographie | |
Altitude moyenne | 245 m |
Pente moyenne | ≈ 2,5 % |
Exposition | nord-ouest |
Caractéristiques pédologiques | |
Type de sol | Limon argileux |
Humus (2007) | ≈ 2,5 % |
Historique cultural | |
2008 | Betterave sucrière |
2007 | Escourgeon |
2006 | Epeautre |
2005 | Pomme de terre |
2004 | Maïs fourrage |
2003 | Escourgeon |
Objets expérimentaux
Seize espèces ou mélanges d'espèces de cultures intermédiaires ont été mis en comparaison. Les onze premiers objets expérimentaux consistent en des mélanges purs. Ils sont détaillés dans le tableau ci-dessous.
Objet | Espèce(s) et densité de semis (kg/ha) |
E1 | Repousses d'escourgeon (0) |
E2 | Moutarde blanche (8) |
E3 | Avoine de printemps (70) |
E4 | Avoine rude (28) |
E5 | Caméline (2) |
E6 | Fénugrec (40) |
E7 | Lathyrus (60) |
E8 | Nyger (8) |
E9 | Sarrasin (70) |
E10 | Sorgho (20) |
E11 | Tournesol (20) |
E12 | Mélange BASE (27,5) = tournesol (10) + vesce (10) + phacélie (3) + sarrasin (4,5) |
E13 | Mélange DM (7) = moutarde (2) + phacélie (2) + radis fourrager (2) + trèfle d'Alexandrie (1) |
E14 | Mélange DF (100) = avoine de printemps (50) + féverole (50) |
E15 | Mélange FC (65,5) = pois protéagineux (10) + vesce commune (9) + lin fibre (3) + tournesol strié (3) + tournesol cardy (2) + féverole (25) + phacélie (1,5) + nyger (1) + radis anti-nématodes (1) + avoine rude (10) |
E16 | Mélange VJ (57,5) = moutarde (1,5) + avoine de printemps (40) + phacélie (1) + vesce (15) |
L'objet E1 (uniquement les repousses d'escourgeon) constitue le témoin. Les objets E2 et E3 représentent deux couverts très fréquents en Wallonie. L'objet E4, dénommé avoine rude, est une ancienne variété d'avoine testée également en France pour ses qualités de maximisation de production de biomasse et que l'on connaît également sous le nom "avoine brésilienne" (Avoine rude pour des informations complémentaires).
La caméline (objet E5) a été adjointe également, mais le coût des semences étant particulièrement élevé (de l'ordre de 20 EUR/kg), il a été décidé de ne la tester qu'à une densité de semis de 2 kg/ha pour conserver un prix de revient du couvert raisonnable.
Le fénugrec (E6) et le lathyrus (E7) sont des légumineuses qui ne sont pas actuellement commercialisées en Région wallonne. Le nyger (E8), le sarrasin (E9), le sorgho (E10) et le tournesol (E11) ont également été ajoutés dans le protocole expérimental pour leur très grande sensibilité au gel.
L'objet E12 est un mélange qui s'est avéré particulièrement intéressant dans les expérimentations de l'association française Bretagne-Agriculture-Sols-Environnement (BASE). Les objets E13 à E16 ont été conseillés par des agriculteurs membres de l'ASBL Greenotec qui pratiquent déjà le mélange des espèces de cultures intermédiaires.
A noter que les mélanges testés dans le cadre de cette expérimentation sont à recadrer par rapport aux prescriptions légales du Programme de Gestion Durable de l'Azote en agriculture (PGDA), et que plusieurs des mélanges ne peuvent être pratiqués que moyennant certaines conditions (plus d'infos : www.nitrawal.be).
Itinéraire technique*
Date | Opération | Outil /modalité |
07/07/2007 | Moisson de l'escourgeon | |
08/07/2007 | Pressage et ramassage de la paille | |
... | ||
13/07/2007 | Premier déchaumage | Chisel |
27/07/2007 | Deuxième déchaumage | Chisel |
13/08/2007 | Troisième déchaumage | Chisel |
21/08/2007 | Décompactage | Décompacteur monopoutre à ailettes |
... | ... | ... |
27/08/2007 | Préparation du lit de semences | Herse rotative |
27/08/2007 | Semis des cultures intermédiaires | Semoir à céréales à socs |
... | ... | ... |
23/04/2008 | Préparation du lit de semences | Herse rotative + croskillette |
23/04/2008 | Semis des betteraves sucrières | Semoir monograine à disques |
... | ... | ... |
07/11/2008 | Récolte |
* hors amendements, fertilisations et traitements phytosanitaires représentés par des pointillés
Observations réalisées sur les cultures intermédiaires
Observations réalisées sur les betteraves sucrières
Levée et croissance des betteraves sucrières
Les betteraves sucrières ont été semées le mercredi 23 avril 2008 à l'aide d'un semoir à disques ouvreurs aimablement prêté par l'IRBAB. Cinq semaines après le semis, des évaluations de la levée (finale) et la croissance des betteraves sucrières ont été réalisées. Les résultats sont présentés ci-dessous (cliquer sur les graphiques pour les agrandir).
On note entre autres une différence significative entre d'une part l'objet E2 (moutarde pure) et l'objet E13 (moutarde en mélange) et d'autre part les objets E4 (avoine rude bien décomposée), E5 (sol pratiquement nu vu les problèmes de levée constatés dans la caméline à l'automne) et E12 (sol peu couvert au printemps vu la gélivité de plusieurs espèces constituant ce mélange). Cette différence peut aisément se comprendre. Le dispositif expérimental de l'essai (appelé "bloc aléatoire complet", càd une sorte de damier répétant à quatre reprises chaque couvert dans une zone distincte de la parcelle expérimentale) oblige de travailler et de semer toutes les placettes en même temps, et donc d'intervenir au printemps au moment qui est le plus opportun pour la majorité des couverts (mais pas pour la totalité).
La qualité de préparation du lit de semences des betteraves sucrières dans les objets E2 et E13 (moutarde) était manifestement moindre que dans les autres couverts. L'explication en est relativement simple : les tiges de moutarde dressées constituent une barrière diminuant fortement la vitesse du vent au contact du sol, retardant en conséquence son ressuyage. Pour s'en convaincre, il suffit de positionner ses deux mains verticalement, l'une au-dessus de la moutarde et l'autre quelques centimètres en dessous au niveau du sol.
La photo ci-contre illustre ce ressuyage différentiel (partie gauche de la photo : sol nu ; partie droite de la photo : sol sous couvert de moutarde) : le sol est blanchi sur la placette de gauche alors qu'il est aurait nécessité à droite encore une ou deux journées de météo clémente avant de pouvoir être semé.
Pour l'évaluation de la croissance des betteraves sucrière, les codes suivants ont été utilisés :
- BBCH 9-11 : du stade "percement de la surface du sol par la tigelle" au stade "2 feuilles vraies visibles mais non déployées"
- BBCH 12 : stade "2 feuilles vraies déployées"
- BBCH 14 : stade "4 feuilles vraies déployées"
- BBCH 16 : stade "6 feuilles vraies déployées"
- BBCH 18 : stade "8 feuilles vraies déployées"
En cours de saison
Le mercredi 02 juillet 2008, un terrible orage s'est abattu sur la parcelle d'essai : le pluviomètre de la station météorologique toute proche a relevé une précipitation totatle de 97 l/m²... en un peu moins d'une heure ! La pluie a été accompagnée de grêle qui n'a pas épargné les betteraves sucrières : la photo de gauche parle d'elle-même !
Rendement et qualité technologique des betteraves sucrières (en collaboration avec l'ASBL IRBAB)
Les betteraves sucrières ont été récoltées par l'IRBAB le vendredi 07 novembre 2008. Les résultats de rendement et de qualité technologique sont présentés ci-dessous (comme pour les autres paramètres mesurés, les valeurs moyennes de deux objets expérimentaux ne sont considérées comme statistiquement différentes que si elles sont caractérisées par des lettres différentes).
Attention toutefois à l'interprétation des résultats : il n'est pas impossible que la grêle qui s'est abbatue sur le champ d'essai au mois de juillet ait conduit à minimiser ou à amplifier certaines différences entre les objets en comparaison !
Conclusions générales
En ce qui concerne la croissance, le développement et le rôle de piège à nitrates des cultures intermédiaires, on retiendra (dans les conditions de l'expérimentation menée à Strée en 2007-2008) :
- l'inadaptation dans ces conditions de plusieurs espèces qui ont pourtant fait leurs preuves sous de plus faibles latitudes (en France notamment) : la caméline, le nyger, le sarrasin, le sorgho et le tournesol en font partie, pour des besoins importants en chaleur et/ou pour leur hypersensibilité au gel qui réduit à néant tout rôle de piégeage des nitrates dès les premières gelées blanches ;
- un intérêt contrasté pour le mélange d'espèces des cultures intermédiaires (en tout cas dans un objectif de maximisation de la production de biomasse du couvert), à approfondir cependant vu le peu de recul en la matière actuellement en Belgique ;
- une confirmation de tendances désormais bien établies, dont l'excellent rôle de piège à nitrates de la moutarde et des profils azotés qui après un sol nu, un couvert trop peu développé ou une légumineuse pure s'avèrent préjudiciables tant pour la culture que pour les nappes sous-jacentes (l'essentiel des nitrates étant concentré dans les horizons profonds du sol à la fin de l'hiver).
- des effets aisément interprétables parce que bien connus en culture de betterave sucrière, comme l'impact négatif d'un ressuyage insuffisant du sol lors de la préparations du lit de semences sur la levée et la croissance des plantules, comme ce fut le cas avec l'interculture de moutarde à Strée en 2008 ;
- des effets plus difficilement explicables, comme celui observé par exemple entre deux espèces d'avoine (avoine de printemps vs avoine rude) non pas au tant sur le développement des couverts que sur le rendement final en betteraves sucrières et sur la rentabilité de la culture in fine ; ces effets sont cependant à considérer avec la plus grande prudence, car bien que l'essai ait été conduit avec toute la rigueur possible, les résultats sont issus d'un site unique et pour une année unique (des essais complémentaire seront à prévoir pour confirmer/infirmer ces tendances).
Copyright © de Greenotec Tous droits réservés.
Publié le: 2008-03-12